"Van Gogh. L'Expérience immersive", à l'église Saint-Pholien, à Liège, jusqu'au 31 Août

écrit par YvesCalbert
le 14/07/2025

« Je rêve ma peinture et je peins mon rêve » (Vincent Van Gogh).

« Réaliser des esquisses revient à planter des graines pour faire pousser des tableaux » (Vincent Van Gogh).

« Les peintures ont une vie propre qui dérive de l’âme du peintre » (Vincent Van Gogh).

« La réussite est parfois le résultat de toute une série d’échecs » (Vincent Van Gogh).

 » Que serait la vie si nous n’avions pas le courage de tenter quoi que ce soit ? » (Vincent Van Gogh).

« Plus j’y réfléchis, plus je sens qu’il n’y a rien de plus réellement artistique que d’aimer les gens » (Vincent Van Gogh, à son frère, Théo).

« Il est bon d’aimer autant que l’on peut, car c’est là que gît la vraie force, et celui qui aime beaucoup accomplit de grandes choses et en est capable, et ce qui se fait par amour est bien fait » (Vincent Van Gogh, à son frère, Théo).

« N’oublions pas que les petites émotions sont les grands capitaines de nos vies et qu’à celles-ci nous obéissons sans le savoir » (Vincent Van Gogh).

« C’est ainsi que je vois les choses, avancer, avancer toujours, quoi qu’il advienne » (Vincent Van Gogh, à son frère, Théo).

Après avoir accueilli un spectacle immersif consacré à Claude Monet, l’église Saint-Pholien, à Liège, récemment partiellement désacralisée, nous propose de découvrir l’exposition temporaire « Van Gogh : l’Experience immersive », qui, grâce à un parcours sur 750m2, nous immerge dans le monde de Vincent Van Gogh (1853-1890), aucune oeuvre originale n’y étant, néanmoins, exposée.

Par contre, nous sommes accueillis par la tête sculptée de Vincent Van Gogh (1853-1890), colorée par de la « video mapping », précédant différents panneaux, nous dévoilant la trop courte vie de ce peintre hors normes, alors que de  nombreuses copies de ses tableaux sont exposées, dont une douzaine consacrée à deux séries de ses célèbres tournesols.

Un peu plus loin, par le même procédé, un vase géant se couvre successivement de bouquets de fleurs, reproduisant, en 3D, une vingtaine de tableaux de fleurs en pots de Vincent Van Gogh, tel « Les Tournesols » (1888).

Ses fleurs, Vincent Van Gogh les a, également, peintes en pleine nature, peignant, aussi des paysages, sans oublier ses nombreux auto-portraits et autres portraits, qu’il considérait comme plus rat

Ainsi, il écrivit : « J’ai peint deux portraits de moi dernièrement, dont l’un reflète plutôt bien mon caractère. Je trouve toujours les photographies abominables et je n’aime pas en avoir, surtout pas celles des personnes que je connais et que j’aime … Les portraits photographiques se fanent beaucoup plus vite que nous-mêmes, alors que le portrait peint est une chose ressentie, faite avec amour ou respect pour l’être humain, qui est représenté. »

Conçue par « Exhibition Hub », une société bruxelloise, cette « Expérience immersive » – classée parmi les 12 meilleures « Immersive Experiences » au monde – met en scène, à Liège, pas moins de 300 oeuvres du maître néerlandais, après avoir été présentée à Berlin, Bruxelles, Londres, New York, …

Au départ, différents panneaux nous dévoilent la vie de Vincent Van Gogh, alors que de nombreuses copies de ses tableaux sont exposées, dont celles de ses deux séries consacrées à ses célèbres tournesols ou encore de sa toile « Iris » (1889).

Dans la vaste nef principale de l’église, un spectacle immersif de 35 minutes nous est présenté, des chaises longues, dont les toiles reprennent le motif d’une oeuvre de Van Gogh, et des bancs, nous permettant de profiter, en toute quiétude, de cette superbe présentation.

L’influence japonaise du peintre néerlandais est largement évoquée dans une salle, ainsi qu’au sein de l’ « Immersive Experience », nous emportant « Dans le creux de la Vague au Large de Kanagawa » (1831),  de  Katsushika Hokusai (1760-1849), entre autres estampes Ukiyo-e, un mouvement artistique, qui marqua son travail à tout jamais.

A Théo, il écrivit : « J’envie aux Japonais l’extrême netteté que tout semble avoir … Ils tracent leur sujet en quelques traits assurés. »

De sa « Maison jaune », à Arles, il envoya ces quelques mots, en 1888, à sa soeur, Wiellemien (1862-1941) : « Je n’ai pas besoin de l’art japonais, içi, parce que je me dit qu’ici, je suis au Japon … Il me suffit d’ouvrir les yeux et de peindre ce que je vois, ce qui me touche. »

A noter qu’à cette époque, Paul Gauguin (1848-1903) avait rejoint en Provence, celui qu’il appelait « le peintre des Tournesols« . Ce dernier s’étant coupé une oreille, en 1888, au soir d’un différent avec le peintre français, qui quitta la « Maison jaune », ayant écrit :« Il est un romantique et je suis plutôt un émotif. Vincent et moi ne voyons pas les choses de la même façon. »

Particulièrement productif – avant de donner la mort, en 1890, à Auvers-sur-Oise, à l’âge de 37 ans – Vincent Van Gogh avait réalisé, en un an, quelque 100 dessins & 150 peintures, la dernière « Racines d’Arbres » (1990) ayant été peinte quelques heures avant son geste fatal.

Il avait laissé ce message : « La vie continue, elle continue sans moi. Je m’arrête. »

A noter que cette « Immersive Experience », nous permet, aussi, d’apprécier toute la beauté de « La Nuit étoilée »  (1889), un tableau qui représente ce que Vincent Van Gogh voyait, la nuit, de sa chambre de l’asile du « monastère Saint-Paul-de-Mausole », à Saint-Rémy-de-Provence, qui l’avait accueilli, suite à son état dépressif.

Dans cet extraordinaire montage de nombre de ses toiles, nous voyons un train s’ébranler sur toute la longueur de l’église, ses goûts pour les tournesols et les iris n’étant pas oublié. Cette projection à 360° intégrant le sol, si nous quittons nos transatlantiques dans une ambiance de plage, prenons garde aux crabes projetés sur le sable, que nous foulons de nos pieds.

A nous de nous immerger, ainsi, dans la vie et les tableaux de Vincent Van Gogh, voyant leurs paysages prendre vie et leurs couleurs tournoyer autour de nous, pour mieux (re)découvrir la vie et l’oeuvre de cet artiste de génie. Mêlant narration passionnante et technologie de pointe, conçu en collaboration avec de nombreux artistes numériques, qui contribuèrent à ce que ce spectacle, à la bande son attachante, soit élu, en 2021, par « USA Today », comme étant la « meilleure expérience immersive » aux Etats-Unis.

Mario Lacampo, fondateur d’ « Exhibition Hub » nous confie : « Le numérique doit continuer de prendre sa place dans les années à venir. Mis au service de la création, il devient un formidable vecteur de diffusion, capable de créer des passerelles entre les époques, de faire vibrer les pratiques artistiques entre elles, d’amplifier les émotions, de toucher le plus grand nombre. »

Notre point de vue est que rien ne pourra jamais remplacer des oeuvres originales, mais si ce type d’expositions immersives peut créer des envies, notamment chez les enfants, les jeunes, de se rendre dans des musées, de visiter des sites, un but sera atteint, étant conscients que tout le monde ne peut découvrir toutes les peintures, sculptures, ..., là où elles se trouvent exposées, d’autant plus en dehors de l’Europe, à New York ou ailleurs …

… Mais revenons à l‘église Saint-Pholien, afin d’assister à la projection, en boucle, d’un intéressant court-métrage biographique, nous apprenant que Vincent Van Gogh devait être daltonien.

découvrant ensuite, une dernière salle – non incluse dans le prix d’entrée, sauf pour les visiteurs VIP -, réservée à la VR, qui nous permet,  munis de nos casques, de découvrir, en trois dimensions, différentes peintures  de Vincent Van Gogh, dont les personnages prennent vie, comme ceux se promenant sur les rives d’un fleuve, dans « La Nuit étoilée sur le Rhône » (1888) …

Avant d’accéder à l’ « Immersive Experience », « La Chambre de Van Gogh à Arles » (1888), quant à elle, est recréée, cette dernière nous étant présentée en bois, tissus, …, avec les reproductions de ses toiles, qu’il aimait placer au-dessus de son lit …

Dans une lettre adressée à son frère, Théo, Vincent Van Gogh expliquait ce qui l’avait incité à peindre une telle oeuvre, voulant exprimer la tranquillité et faire ressortir la simplicité de sa chambre, au moyen du symbolisme des couleurs : « Les murs lilas pâle, le sol d’un rouge rompu et fané, les chaises et lit jaune de chrome, les oreillers et le drap citron vert très pâle, la couverture rouge sang, la table à toilette orangée, la cuvette bleue, la fenêtre verte … Par tous ces tons divers je veux affirmer un repos absolu. »

Par ces différents tons, c’est au Japon et à ses estampes que Vincent Van Gogh fait référence, s’en justifiant ainsi : « Les Japonais ont vécu dans des intérieurs très simples, (incluant de) grands artistes (qui vécurent) dans ce pays. »

Dans cette même salle, nous trouvons d’autres réalisations en 3D de deux de ses toiles. Pour l’une de ces    « copies », soulignons le travail nécessaire à laréalisation d’une installation de 28 lamelles de bois peintes, suspendues, avec art, à des fils en nylon, qui vues d’un point précis nous restitue en 3D une peinture de Vincent Vann Gogh …

… Et n’oublions pas ce que Vincent Van Gogh, créateur d’environ 2.000 oeuvres (1.100 dessins & 900  peintures), écrivit à son frère Théodorus (dit Théo/1857-1891) et que nous pouvons lire sur les panneaux,particulièrement instructifs, de l‘église Saint-Pholien, sachant que 844 lettres de l’artiste ont été retrouvées, 565  d’entres elles étant destinées à son frère.

Si, de son vivant, Vincent Van Gogh ne vendit qu’une seule de ses oeuvres, plusieurs de ses toiles, vendues aux enchères, chez « Chrisie’s », à New York, atteignirent de réels records, telles :

81.312.500$, pour « Le Laboureur dans un Champ », en 2017.

78.000.000$, pour « Portrait de l’Artiste sans Barbe », en 1998.

Lisons encore quelques citations de l’artiste, … à méditer, assurément :

« Réaliser des esquisses revient à planter des graines pour faire pousser des tableaux. »

« Je sais avec certitude que j’ai un instinct pour la couleur, et qu’il grandira de plus en plus, que la peinture est dans la moelle de mes os. »

« La couleur par elle-même exprime quelque chose, on ne peut s’en passer. » 

« J’éprouve une passion irrésistible pour les livres et un besoin constant de cultiver mon esprit, d’étudier, qui m’est aussi vital que le pain. »

 » Je ne suis pas un aventurier par choix mais par destin. »

Ouverture : jusqu’au dimanche, les lundis, mercredis & jeudis, de 10h à 18h30, les vendredis, de 10h à 19h30, les samedis, de 09h à 19h30 & les dimanches, de 09h à 18h30. Prix d’entrée (sans accès à la VR): 14€90 (12€90, de 13 à 17 ans, pour les étudiants {de 18 à 25 ans}, pour les personnes en situation de handicap, dès 65 ans / 12€50, par personne en « pass famille » {2 adultes & 2 enfants} / 11€90, par personne en groupe de 8 personnes minimum / 10€90, de 4 à 12 ans / 0€, pour les moins de 4 ans. Prix d’entrée VIP (incluant l’accès à la VR & un cadeau) : 24€90  (22€90, de 13 à 17 ans, pour les étudiants {de 18 à 25 ans}, pour les personnes en situation de handicap & dès 65 ans / 20€90, de 4 à 12 ans). Prix complémentaire pour la VR (incluse pour les VIP) : 3€. Site web &  Réservations (non obligatoires)  par tranches horaires :  https://vangoghexpo.com/bruxelles/#tickets.

Soulignons que cette même expérience immersive est également présente à Lille, à l’ « EuraTechnologies », sise au N° 165 de l’avenue de Bretagne. Site web : https://vangoghexpo.com/lille/.

Yves Calbert.

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