Au "Musée de la Photographie", à Mont-sur-Marchienne, jusqu'au 21 Septembre

Jusqu’au dimanche 21 septembre, cinq expositions temporaires sont à découvrir, au « Musée de la Photographie », à Mont-sur-Marchienne :
** « Ruud van Empel. A perfect World » :
Cette exposition nous propose l’exploration de mondes utopiques créés par le photographe néerlandais Ruud van Empel (°Breda/1958). Chaque photographie est une fenêtre sur un univers parallèle, où la perfection apparente cache souvent des zones plus sombres. Cette dualité entre beauté et mystère est au cœur de son œuvre, faisant de cette exposition une occasion unique de découvrir comment la photographie numérique peut générer des réalités intemporelles et idéalisées.
Ruud van Empel transcende les frontières traditionnelles de la photographie. Ses œuvres ne sont pas des captures de moments, des images prises dans leur globalité, mais des constructions complexes, qui racontent des histoires et suscitent des émotions profondes, baignées qu’elles sont des souvenirs de l’enfance.
Plusieurs séries emblématiques de l’artiste sont mises à l’avant, dont ses portraits d’enfants et de jeunes adultes, souvent entourés de nature luxuriante, inspirés de la peinture pastorale des Pays-Bas du XIXe siècle. Les visages innocents et les paysages parfaits nous plongent dans une atmosphère sereine, empreinte d’une légère inquiétude, l’invitant à s’interroger sur la réalité de ces images.
Jusqu’au milieu des années 1990, Ruud van Empel utilisait des techniques de collage traditionnelles pour ses assemblages photographiques. En 1995, il a adopté un processus numérique, utilisant l’ordinateur pour créer ses photographies conceptuelles. Cette transition a marqué un tournant dans l’histoire de la photographie d’art, redéfinissant les possibilités du médium numérique. En puisant au sein des nombreuses photos numériques qu’il a réalisées, cet artiste néerlandais a créé un nouveau genre photographique, qu’il décrit, lui-même, comme étant la « construction d’une image photographique ou d’objets photographiques ».
** « John Vink. Le Fil » :
Ayant étudié la photographie à l’ « ENSAV » (« École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre »), à Bruxelles, le photographe belge John Vink (°Ixelles/1948). Lauréat, en 1986, à New York, du « Prix W. Eugène Smith », décerné par l’ « International Center of Photography », pour son reportage sur la gestion de l’eau au Sahel, rejoignant, la même année, l’agence parisienne « Vu », avant de devenir, en 1997, membre de l’agence « Magnum ».
John Vink vécût au Cambodge de 2000 à 2016, y ayant couvert l’actualité politique et sociale du pays. Soulignons l’édition, en 2000, de son livre « Avoir 20 Ans à Phnom Penh » (Ed. « Alternatives »/broché/96 p.).
Travaillant davantage en noir et blanc, afin d’accentuer la tension entre la réalité et sa représentation, son approche photographique est caractérisée par une volonté de témoigner et d’informer, sans chercher à changer le monde, mais en montrant la réalité telle qu’elle est.
« Le Fil », présenté à Mont-sur-Marchienne, tissé au fil des décennies, traverse des vallées perdues, des périodes de guerre et des itinéraires de vie, marqués par l’appartenance ou le déracinement, John Vink mettant en lumière des existences humaines souvent inaudibles, invisibles et négligées, leur redonnant une présence à travers ses photographies.
Egalement, « Le Fil » est une ligne de démarcation entre la paix et le chaos, le calme et le bruit, la sécurité et le danger. Il symbolise les choix, les erreurs et les moments capturés ou manqués au cours de la carrière de John Vink. Chaque photographie est un fragment de temps, une référence à une époque et un témoignage des vies humaines, qui continuent malgré les obstacles.
** « Jean-Marc Chapa. La Vie nue » :
Diplômé en photographie de l’ « ESA » (« Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc », à Liège, Jean-Marc Chapa (°1964) , écrivit : « Je ne me lasse pas d’observer le monde qui nous entoure dans sa beauté, son étrangeté et sa diversité. Il n’y a pas à proprement parler de message social, l’intention est plutôt d’un bouleversement. C’est parfois noir, comme peut l’être la poésie, comme peut l’être la tentative osée de remonter jusqu’à l’inconfort de la pensée. Et puis, sous-jacent, il y a le désir, véritable fil conducteur, qu’il soit jeune ou vieux, neuf ou usé, moral ou immoral, il est en tout cas le gage ultime que nous sommes toujours vivants … »
Ce photographe belge nous propose un travail marqué par une forte sensibilité et une indépendance artistique. Connu pour sa série « Walking with the Dogs », explorant, de manière frontale, la condition humaine dans toute sa complexité. Jean-Marc Chapa est également connu pour
Son livre « Fuck You » (Ed. « Le Mulet »/2019/broché/160 p./17 x 24 cm) illustre son insolence et son refus de transiger avec son art, cherchant à capturer l’authenticité de ses sujets.
Au « Musée de la Photographie », « La Vie nue » nous présente une sélection de photographies regroupant divers travaux du photographe, son livre « Yugen » (Éd. « Preto Books »/2025/cartonné/148 p./17 x 24 cm) étant édité à l’occasion de l a présente exposition.
** « Justine Dofal. En Hiver, le Soleil part de bonne Heure » :
Dans la « Galerie du Soir », notre collègue Jean-Marie Wynants nous présente la photographe française, basée à Bruxelles, Justice Dofal, qui obtint, en 2023, le « Premier Prix du Jury », en recevant son diplôme de l’ « Ecole de Photographie et Techniques visuelles Agnès Varda », à Bruxelles.
Quant à ce projet, « En Hiver, le Soleil part de bonne Heure », il a reçu, en 2021, le « Prix Out of the Box » dans le cadre du « Prix Médiatine 24 » du présent « Musée de la Photographie », ainsi que le « Prix OpenFolio#4 », décerné par l’ « Institut pour la Photographie », à Lille.
Influencée par son parcours en sociologie et action sociale, la photographie de Justine Dofal, cherche à questionner les structures de pouvoir, notamment en travaillant les notions de territoire, de mémoire, de traces et de transmission. Elle mêle différentes techniques photographiques et confronte ses images à d’autres medias (témoignages, archives, cartographies, collages, sons, vidéos, collages, …), afin d’interroger le rôle de la photographie dans la reproduction et la permanence des inégalités.
Nous assistons, ici, à une rencontre avec des locataires de la « Résidence Sainte-Gertrude » – dépendant du « CPAS » de Bruxelles -, qui, arrivés à un âge où ayant déjà perdu beaucoup (les ami.e.s, l’ouïe, la force, la mémoire, l’ouïe, la vue, …) traversent leur dernière étape de vie, à l’ombre du reste de la société, sans revenus ni liens familiaux. Pourtant, subsiste en elles et en eux un désir fort de partager, de raconter, de transmettre, et, tout simplement, de vivre, quoiqu’il arrive.
** « Eva Giolo. Becoming Landscape » :
Enfin, au premier étage, dans la « Boîte noire », nous assistons à la projection d’un court métrage « Becoming Landscape » (Belgique/16mm numérisé/couleur/2024/20′), un portrait de l’île de Fogo, au large de la Côte Est du Canada, filmé par la réalisatrice belge Eva Giolo (°Bruxelles/1991).
Eva Giolo est une artiste qui travaille dans le domaine du film, de l’installation. et de la vidéo, son travail se concentrant particulièrement sur l’expérience féminine, utilisant des stratégies documentaires et expérimentales, pour explorer les thèmes de l’intimité, de la mémoire et de la permanence, ainsi que l’analyse du langage et de la sémiotique.
Notons que son court-métrage « Flowers Blooming in our Throats » (Belgique–Italie/16mm numérisé/couleur/ 2020/ 08’37 ») – nous présentant une description de l’équilibre fragile sur lequel repose notre quotidien domestique – a reçu, en 2021, le « Prix du Jury de la Critique », du « 25FPS Festival« , à Zagreb, ainsi que le « Premier Prix » de « This is Short », un événement collaboratif en ligne, coprésenté par le « Festival international du Court Métrage », à Oberhausen, le « Festival du Court Métrage », à Vienne et d’autres organisations européennes. Pour d’autres courts métrages, Eva Giolo reçut, entre autres, en 2016, un « VAF Wildcard Award », au « Kortfilmfestival », à Leuven, et, en 2019, un « Prix Cedric Willemen », au « Palais des Beaux-Arts » (« Bozar »), à Bruxelles.
… Et , profitons de notre présence au « Musée de la Photographie », pour (re)découvrir ses collections permanentes.
Expos temporaires accessibles : jusqu’au dimanche 21 septembre, du mardi au vendredi, de 09h à 17h, le samedi & le dimanche, de 10h à 18h. Prix d’entrée (incluant les collections permanentes) : 8€ (6€, pour les seniors & les membres d’un groupe / 4€, pour les étudiants, enseignants, PMR & demandeurs d’emploi / 1€25, pour les « Art. 27 » / 0€, pour les moins de 12 ans & les étudiants de groupes scolaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Prix d’entrée, tous les jours, pour les détenteurs du « muséePASSmuseum », &, pour tous, le dimanche 07 septembre : 0€, pour tous, pour les collections permanentes / 4€, pour l’ensemble des 5 expositions temporaires (2€50, en prix réduit). Prix du Pass annuel : 15€. Contacts : 071/43.58.10. Site web : https://www.museephoto.be.
** Soirée John Vink : Visite guidée de l’exposition « Le Fil », avec John Vink, lui-même, comme guide, le jeudi 11 septembre, de 19h à 20h15, dès 16 ans :
Entre amertume et douceur, entre humour et tendresse, John Vink prend, depuis 50 ans, le pouls du monde et ses photographies nous questionnent : comment habiter la terre, la rendre vivable ? Son « Fil » n’est pas près de cesser de se dérouler et John Vink de continuer à en témoigner.
Prix d’accès : 10€ (8€, pour les étudiants, les seniors & les demandeurs d’emploi / 5€, pour les « Amis du Musée ».
Lien d’inscription : https://museephoto.be/news/759/44/Soir%C3%A9e-John-Vink-Visite-guid%C3%A....
** Visite guidée « inoubliable », le mercredi 17 septembre, de 14h à 15h.
Adaptée aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et leurs proches, la visite guidée « inoubliable » vous plonge dans les collections permanentes et expositions temporaires du « Musée de la Photographie ». La visite tente de favoriser les échanges, l’expression orale, les émotions et la cognition. Le médiateur culturel du musée amène les personnes malades à faire appel à leurs capacités de communication préservées, en privilégiant, si nécessaire, la communication non verbale.
Lien d’inscription : https://www.museephoto.be/news/772/44/Visite-guid%C3%A9e-Inoubliable/d,A....
** « Le Labo est ouvert », le samedi 27 septembre, de 10h à 12h, dès 12 ans.
Envie de nous essayer au tirage photographique ? Entrez dans notre chambre noire pour créer une photographie à partir de nos négatifs personnels. Cette initiation au travail de laboratoire photographique est accessible aux amateurs, curieux, passionnés de photographie de tous âges.
Prix d’accès : 8€ (4€, pour les étudiants /6€80, pour les « Amis du Musée »).
Lien d’inscription : https://www.museephoto.be/news/773/44/Le-Labo-est-ouvert/d,Activites-Gab....
Yves Calbert.
Photos de Firmin De Maître